Le lundi 17 février 2025, le juge d’instruction Loubens Élysée a émis un mandat d’amener à l’encontre de l’ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe, Me Aviol Fleurant. Cette décision fait suite à son refus de répondre à une convocation judiciaire dans le cadre d’une enquête pour corruption. Selon l’ULCC, l’ex-ministre est accusé d’enrichissement illicite et de fausse déclaration de patrimoine.
Selon un rapport de l’ULCC publié le 3 septembre 2024, plus de 75 200 000 gourdes ont été retrouvés sur 16 comptes bancaires appartenant à Me Fleurant et son épouse. Cette somme représente une augmentation non justifiée de 253,26 % de son patrimoine par rapport à ses revenus déclarés entre 2016 et 2018. En outre, le document met en lumière des acquisitions suspectes, notamment deux terrains à Péguy-Ville, évalués à 75 000 dollars américains, ainsi que la détention de deux véhicules non enregistrés.
Face à ces accusations, Me Fleurant a tenté de faire annuler la procédure en saisissant la Cour de cassation, invoquant un vice de forme. Cependant, la Cour de cassation a rejeté cette requête, permettant ainsi à la justice de poursuivre l’instruction de l’affaire. En raison de son absence devant le juge, un mandat d’amener a été émis, accentuant ainsi la pression judiciaire sur l’ancien ministre.
Cette affaire illustre les efforts de l’ULCC pour lutter contre la corruption en Haïti. Récemment, l’institution a intensifié ses actions en lançant la troisième édition de la Journée de déclaration de patrimoine, afin d’encourager les responsables publics à faire preuve de plus de transparence. Le dossier de Me Aviol Fleurant met en exergue la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et d’assurer la reddition de comptes des anciens dirigeants.