Cent jours après sa prise de fonction, le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé a dressé un premier bilan de la transition lors d’une conférence de presse tenue à sa résidence officielle. Il a insisté sur la nécessité de garantir la sécurité avant toute élection ou référendum : « Il n’y a pas de relance économique sans sécurité, pas de référendum sans sécurité et il n’y aura pas d’élections sans sécurité ».
Dans cette optique, le gouvernement a mis en place un secrétariat d’Etat chargé de coordonner les politiques de sécurité et a renforcé les moyens de la Police Nationale d’Haïti (PNH), notamment par un meilleur encadrement de la 34ᵉ promotion. Cependant, le Premier ministre a reconnu que la lutte contre les gangs reste un défi majeur. Dans le même temps, il a annoncé la création d’un ministère délégué aux affaires humanitaires pour mieux coordonner l’aide aux populations affectées par la crise.
Sur le plan électoral, il a noté que le Conseil Electoral Provisoire (CEP) était désormais achevé, avec la nomination d’un directeur exécutif. Une évaluation des infrastructures électorales est en cours dans les dix départements du pays, et 10 millions de dollars supplémentaires ont été injectés dans le Basket Fund, portant la contribution d’Haïti à 55 millions de dollars. La réforme constitutionnelle progresse également, avec des consultations en Haïti et dans la diaspora pour renforcer les institutions et améliorer la gouvernance.
Enfin, le Premier ministre a souligné la nécessité d’une gestion rigoureuse et transparente des ressources publiques. Il a appelé chaque ministre à faire preuve de responsabilité afin d’améliorer l’efficacité administrative. Estimant que cette transition représente une opportunité cruciale pour la reconstruction de l’Etat, il a réaffirmé son engagement à conduire le pays vers des élections crédibles et à jeter les bases d’un Haïti stable et prospère.