Mardi 25 février 2025 , Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), accuse trois membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de vouloir empêcher Fritz Alphonse Jean d’accéder à la présidence tournante prévue le 7 mars prochain. Selon lui, Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin cherchent à imposer ce dernier à la tête du Conseil, avec l’appui de certains groupes influents. Ces trois conseillers sont impliqués dans une affaire de corruption portant sur 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Pierre Espérance estime que ces manœuvres compromettent la crédibilité du CPT et risquent de fragiliser la transition politique. Il rappelle que si la Cour d’appel a suspendu les mandats de comparution à l’encontre des trois conseillers, cela ne signifie pas que les poursuites à leur encontre sont abandonnées. Il appelle les autres membres du Conseil à ne pas soutenir ces démarches et à respecter l’accord du 4 octobre 2024 qui fixe l’ordre de la présidence tournante.
Le militant des droits de l’homme accuse également ces conseillers de chercher à évincer le directeur général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), dont le rapport d’enquête les implique dans des affaires de corruption et d’abus de pouvoir. Il rappelle que la présidence de la CPT a déjà été assurée par Edgard Leblanc Fils, puis par Leslie Voltaire, et que Fritz Alphonse Jean doit prendre le relais du 7 mars au 7 août 2025, avant que Laurent Saint-Cyr ne lui succède.
Les conseillers en question avaient été convoqués par le juge Benjamin Félismé, mais leurs avocats ont contesté cette décision, estimant qu’ils ne pouvaient être jugés par un tribunal ordinaire. La Cour d’appel leur a donné raison et a annulé les citations. Guerby Blaise, l’avocat d’Emmanuel Vertilaire, s’est félicité de cette décision, estimant qu’elle constituait un précédent juridique pour la poursuite de hauts fonctionnaires.