Un an après son départ d’Haïti, Ariel Henry est devenu un oublié de la politique nationale. Parti le 25 février 2024 pour assister à un sommet de la CARICOM avant de se rendre au Kenya, il espérait consolider son pouvoir en négociant le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMS). Pourtant, alors qu’il plaide pour une intervention étrangère, Haïti sombre dans le chaos. Son absence prolongée, combinée à l’effondrement de son gouvernement, scelle son éviction définitive.
L’offensive de la coalition criminelle Viv Ansanm le 29 février 2024 précipite sa chute. La prise de l’aéroport international Toussaint Louverture par des gangs rend son retour impossible, confirmant son impuissance face à une crise sécuritaire incontrôlable. Contesté pendant des mois, Ariel Henry se retrouve spectateur de son propre échec, incapable d’exercer le moindre contrôle sur le pays qu’il est censé diriger. Son départ du pays n’a suscité ni mobilisation ni regret, révélant l’ampleur de son isolement politique.
Loin d’Haïti, il a progressivement disparu des débats, même parmi ses anciens alliés internationaux. La transition politique s’est faite sans lui et son nom n’a même pas été mentionné dans les débats sur l’avenir du pays. Son mandat, marqué par l’incapacité à stabiliser Haïti et à mettre en œuvre l’intervention internationale, n’a laissé qu’un souvenir de fragilité et de mauvaise gestion. Un an après son départ, il apparaît comme un acteur du passé, sans poids dans l’arène politique actuelle.
Alors que certains anciens dirigeants haïtiens sont revenus d’exil, Ariel Henry semble condamné à l’oubli. Son absence prolongée, couplée à son incapacité à répondre aux besoins urgents du pays, l’a exclu des cercles d’influence. Sauf improbable retournement de situation, il restera l’un des nombreux premiers ministres haïtiens dont le passage au pouvoir n’aura été qu’un épisode de plus dans l’instabilité chronique du pays.