L’Accord de Montana fait entendre sa voix. Dans une note récemment publiée, le Bureau de Suivi de l’Accord (BSA) appelle les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à quitter le pouvoir. Il les accuse d’avoir perpétré un véritable coup d’Etat contre l’Accord du 3 avril 2024, texte qui devait légitimer leur présence à la tête de l’Etat.
Pour le BSA, la mission du CPT a été clairement définie dans le consensus initial qui a permis la mise en place d’un gouvernement intérimaire. Cependant, selon le BSA, les conseillers présidentiels ont largement dévié de cette trajectoire, rompant avec l’esprit du compromis national. L’Accord de Montana, qui avait été le premier à mettre en garde contre ces dérives, confirme aujourd’hui ses craintes.
Dès les premières semaines de fonctionnement du CPT, les membres de Montana avaient exprimé de fortes réserves sur la manière dont le Conseil conduisait les affaires publiques, notamment en violation des dispositions de l’Accord du 3 avril. En particulier, le BSA avait critiqué le processus de nomination de Garry Conille au poste de Premier ministre, procédure jugée opaque et en dehors du cadre légal établi par l’accord.
Ce qui surprend aujourd’hui les observateurs, c’est la volte-face des autres signataires de l’Accord du 3 avril. Alors qu’ils avaient soutenu le gouvernement Conille, allant jusqu’à y nommer certains de leurs ministres, plusieurs d’entre eux descendent aujourd’hui dans la rue pour exiger le départ du CPT. La BSA voit dans cette volte-face un aveu d’échec et une nouvelle preuve du dysfonctionnement du gouvernement intérimaire.
Face à cette situation de plus en plus tendue, l’Accord de Montana s’est positionné en défenseur de la légalité des résultats du 3 avril, tout en appelant à la reconstitution du gouvernement de transition conformément à ses engagements initiaux.