Alors que le pays est plongé dans une crise sécuritaire sans précédent, les autorités misent sur une stratégie technologique qui peine à convaincre. A Kenscoff, les gangs continuent d’étendre leur emprise : samedi, plusieurs maisons ont été incendiées ; dimanche, les bandits ont brûlé l’hôtel Le Moncel. Cette violence persistante pose de sérieuses questions sur l’efficacité des moyens mis en œuvre par l’Etat.
Parmi ces moyens, les drones kamikazes, pilotés depuis la Primature, devaient symboliser une nouvelle ère dans la lutte contre les foyers criminels. Pourtant, malgré leur déploiement, la terreur gagne du terrain. Aucune amélioration tangible n’est visible sur le terrain. Les gangs agissent avec de plus en plus d’audace, comme si la présence de cette technologie n’avait aucun impact sur leurs actions.
Cet échec traduit une profonde désorganisation de la chaîne de sécurité nationale. Le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) reste muet et absent, tandis que chaque entité agit de manière isolée, sans stratégie commune. Pendant ce temps, la population, livrée à elle-même, subit de plein fouet la montée en puissance des groupes armés.
Alors que certains acteurs politiques, qui ont participé à l’accession au pouvoir de l’équipe actuelle, tentent de se repositionner en défenseurs du peuple, le pays paie le prix d’une gouvernance incohérente, où même les technologies les plus sophistiquées ne parviennent pas à compenser l’absence de vision et de volonté réelle.