Une semaine après l’assaut meurtrier d’hommes lourdement armés, la ville de Mirebalais offre un spectacle de désolation. Les rues, encore jonchées de cadavres en décomposition, sont envahies par des animaux errants. Une odeur pestilentielle plane sur les quartiers déserts, marquant le passage d’une violence inouïe qui a poussé la plupart des habitants à fuir.
Dans cette ville habituellement animée, seules quelques personnes âgées et malades, incapables de se déplacer, sont restées cloîtrées chez elles, dans la peur et le silence. Les dégâts humains et matériels sont considérables, bien que difficilement quantifiables en l’absence d’évaluation officielle.
Mais au-delà du choc et de la terreur, c’est l’attitude des autorités qui scandalise. Jusqu’à ce dimanche, aucun mot, aucun message de solidarité ou de soutien n’a été adressé à la population par les autorités locales ou nationales. Ce silence, perçu comme un froid mépris, illustre le profond détachement des gouvernants face à la souffrance de leurs concitoyens.
Alors que Mirebalais panse ses plaies dans l’abandon le plus total, une question reste en suspens : combien de temps encore les Haïtiens devront-ils survivre seuls, dans un pays où l’Etat semble avoir déserté ses responsabilités les plus élémentaires ?