Ce 25 avril 2025 n’est pas un anniversaire à célébrer, mais plutôt une date de deuil pour la démocratie haïtienne. Cela fait un an que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a pris le pouvoir en promettant la sécurité, la réforme et l’espoir. Un an plus tard, ce que le peuple récolte, c’est davantage de chaos, de terreur, de misère et d’indifférence.
Le CPT est la pire caricature d’un gouvernement de transition. Ce collège de neuf membres, censé incarner un consensus national, s’est rapidement révélé être un cartel politique déguisé. Dès les premiers mois, le masque est tombé : scandales de corruption, détournements de fonds publics, silence complice face à l’horreur quotidienne vécue par la population. Trois de ses membres ont été cités dans un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption et aucun n’a démissionné. Aucun n’a même eu la décence de s’expliquer. Ils sont là, assis sur les ruines de la République, profitant de leur statut, observant le drame national comme s’il s’agissait d’un spectacle.
Haïti est en feu. Les gangs font la loi, les enfants ne vont plus à l’école, les femmes sont violées, des familles entières errent dans des camps insalubres. Mais que fait le CPT ? Elle condamne dans des communiqués insipides. Elle fait des promesses en l’air. Elle brille par son immobilisme. À quoi sert un conseil présidentiel qui ne préside à rien, ne protège rien et ne construit rien ?
On nous avait promis une transition « inclusive ». Au lieu de cela, nous avons été pris en otage par des partis politiques discrédités, recyclés sous un vernis de large consensus. Le peuple haïtien n’a pas élu ces hommes. Ils se sont cooptés les uns les autres, à huis clos, dans un mécanisme de partage du pouvoir déconnecté des besoins urgents du pays. Aujourd’hui, ils n’ont de comptes à rendre à personne. Et surtout pas au peuple.
Le plus révoltant dans ce tableau d’échec, c’est l’insolence. L’arrogance d’un pouvoir sans résultats, sans vision, sans âme. Le CPT était censé organiser les élections, restaurer les institutions, lutter contre l’insécurité et redresser l’économie. Au lieu de cela, il s’accroche, piétine, ment. Elle trahit.
Haïti mérite mieux que cette farce politique. La CPT n’est ni une solution, ni un espoir. C’est une impasse. Elle incarne l’échec flagrant d’une classe politique incapable de se renouveler et encore moins de servir.
Il est temps que les Haïtiens ouvrent les yeux : le CPT ne sauvera rien. Il est temps de penser à une autre voie. Une transition menée par le peuple, pour le peuple, loin de ces traîtres professionnels.