Ce vendredi 2 mai 2025, l’administration Trump a officiellement désigné la coalition de gangs haïtiens Viv Ansanm et le gang Gran Grif comme des « organisations terroristes étrangères » (FTO) et des « terroristes mondiaux spécialement désignés » (SDGT). Cette décision, annoncée par le secrétaire d’État Marco Rubio, reflète l’inquiétude croissante des États-Unis face à l’escalade de la violence en Haïti et à son impact sur la sécurité régionale.
Une menace transnationale
Viv Ansanm, formée en septembre 2023, est une coalition de gangs issue de l’union des alliances rivales G9 et G-Pèp. Dirigée par des figures notoires comme Jimmy « Barbecue » Chérizier, cette coalition contrôle aujourd’hui environ 85% de Port-au-Prince et s’étend dans les régions avoisinantes. Le gang Gran Grif, dirigé par Luckson Elan, alias « General Luckson », est particulièrement actif dans la région de l’Artibonite et est responsable de massacres, dont celui de Pont-Sondé en octobre 2024, où au moins 115 personnes ont été tuées.
Selon le secrétaire Rubio, ces groupes représentent une menace directe pour la sécurité nationale des États-Unis, en raison de leur implication dans des activités criminelles transnationales, notamment le trafic d’armes et de drogue. 
Des conséquences humanitaires alarmantes
La violence perpétrée par ces gangs a entraîné des conséquences humanitaires dévastatrices. En 2024, plus de 5 600 personnes ont été tuées et plus d’un million d’Haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays. La fermeture de nombreux établissements de santé et l’insécurité alimentaire croissante exacerbent la crise humanitaire. 
Réactions politiques et internationales
La désignation de ces groupes comme organisations terroristes a suscité des réactions diverses. Le Forum haïtien pour la paix et le développement durable (FOHPDD) et plusieurs organisations de la diaspora haïtienne ont dénoncé l’inclusion de Viv Ansanm dans les discussions politiques visant à résoudre la crise nationale, la qualifiant de légitimation inacceptable de groupes responsables d’atrocités. 
En outre, les partis politiques haïtiens, tels que l’EDE et les signataires de l’accord du 21 décembre, avaient précédemment appelé à l’inclusion de Viv Ansanm sur la liste des organisations terroristes, soulignant les menaces que ces groupes représentent pour la sécurité régionale et la stabilité d’Haïti.
Perspectives
La désignation de Viv Ansanm et de Gran Grif comme organisations terroristes par les États-Unis marque une avancée significative dans la lutte contre la violence des gangs en Haïti. Cela pourrait conduire à des sanctions économiques et juridiques contre ces groupes et leurs partisans, tout en renforçant la coopération internationale pour restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays.
Cependant, la complexité de la situation en Haïti, exacerbée par les liens présumés entre certains groupes politiques et criminels, souligne la nécessité d’une approche globale et coordonnée pour résoudre la crise actuelle.