L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a récemment remis aux autorités judiciaires un rapport accablant mettant en cause l’ancien Protecteur du Citoyen, Me Renan Hedouville, sa fille Régine Hedouville Louis, ainsi que plusieurs anciens cadres de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC). Les accusations portent sur des allégations de détournement de biens publics, d’attribution illégale de marchés publics, d’abus de fonction et d’obstruction à la justice.
Selon les conclusions de l’enquête couvrant la période de 2020 à 2024, sur un total de 17 voyages officiels planifiés et financés, 10 n’ont jamais été effectués. Malgré cela, plus de 16 millions de gourdes ont été décaissées pour l’achat de billets d’avion et le paiement de per diem. Ces fonds publics ont été indûment perçus par des proches de l’ancien Protecteur, notamment sa fille Régine Hedouville Louis, son gendre Tex Willer Celafoi Louis, et d’autres collaborateurs tels que Mimose Moyard, Juliana Thomas Simplice, Jean Jolin Dodier, Hugues Narcisse et David Simplice.
L’ULCC souligne également le népotisme au sein de l’OPC sous la direction de Me Hedouville. Des postes stratégiques ont été attribués à des membres de sa famille, en violation des règles de la fonction publique. Par exemple, Mimose Moyard, sœur du directeur général de l’époque, occupait le poste de coordinateur de la protection sociale, tandis que David Simplice, frère de Juliana Simplice Thomas, était responsable de la logistique et des services généraux…..  
Face à ces révélations, l’ULCC a recommandé la mise en mouvement de l’action publique à l’encontre des personnes impliquées. Cette démarche s’inscrit dans une série d’actions entreprises par l’ULCC pour lutter contre la corruption au sein des institutions publiques haïtiennes. En septembre 2024, l’ULCC avait déjà remis sept rapports d’enquête à la justice, mettant en évidence des pertes de plus de 614 millions de gourdes pour l’État, impliquant divers fonctionnaires.  
La société civile et les organisations de défense des droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude face à ces allégations, appelant à une réforme en profondeur de l’OPC pour restaurer la confiance du public dans cette institution censée protéger les droits des citoyens. La nomination de Jean Wilner Morin en novembre 2024 à la tête de l’OPC est perçue comme une opportunité de redresser l’institution et de renforcer la lutte contre la corruption. 
Les autorités judiciaires sont désormais appelées à agir avec diligence pour que justice soit rendue et que les responsables répondent de leurs actes devant la loi.