L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a recommandé la mise en mouvement de l’action publique à l’encontre de Stéphane Vincent, ancien directeur général de l’Administration de l’Immigration (ADG), pour abus de fonction et détournement de biens publics. Dans son rapport d’enquête rendu public aujourd’hui, l’ULCC révèle de graves irrégularités au sein de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE).
Entre septembre et novembre 2024, 34.570 dossiers de demande de passeport ont été traités malgré une grève de la Direction Générale des Impôts (DGI). Sur les 736 dossiers analysés, 556 ont été produits avec des timbres fiscaux non payés à la DGI, une fraude facilitée par des sites tels que SONAPI et Pétion-Ville.
Ce système a permis à Stéphane Vincent de détourner plus de 3 millions de gourdes. Selon l’ULCC, les fonds ont été transférés via un compte bancaire ouvert au nom de Fernando Victor, une identité apparemment fictive. Ce détournement de fonds soulève de grandes inquiétudes quant à la gestion des ressources publiques et à la corruption au sein des institutions publiques.
L’enquête a également mis en cause d’autres personnes, dont Lesly Saint-Juste, Rubens Pauléon et Marriantha Mérone, qui sont accusées d’avoir joué un rôle dans ces pratiques frauduleuses. L’ULCC demande aujourd’hui que des mesures judiciaires soient prises pour sanctionner les responsables.
Cette affaire met en lumière de graves défaillances au sein de la DIE et souligne l’importance de renforcer le contrôle des institutions publiques pour prévenir de telles dérives.