En échange de la fermeture du chemin Roxham, le Canada a pris la décision d’accueillir 15 000 personnes. De son côté, le Québec s’y oppose en se gardant de ne pas participer à cette nouvelle voie d’accès. À cause de l’inclusion de 4000 travailleurs temporaires parmi les bénéficiaires, ce plan, récemment annoncés, occasionne des interrogations.
En mars dernier, le gouvernement canadien avait annoncé son intention d’accepter 15 000 migrants supplémentaires pour des motifs humanitaires. Cependant, les détails étaient rares, car l’attention était principalement portée sur le chemin Roxham, situé en Montérégie, et la visite du président américain Joe Biden.
Ce n’est que plus de six mois plus tard que le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a révélé qu’une nouvelle voie serait créée pour 11 000 ressortissants de la Colombie, du Venezuela et de Haïti. Les 4000 autres places promises sont destinées à des travailleurs étrangers temporaires, dont beaucoup sont déjà présents au Canada.
L’inclusion de ces travailleurs temporaires a soulevé des questions sur la nature humanitaire de cette initiative. Selon Adèle Garnier, professeure du Département de géographie à l’Université Laval, les travailleurs temporaires ne correspondent pas à la migration humanitaire au sens traditionnel, car ces programmes visent principalement à combler des besoins économiques. De plus, le fait que ces travailleurs soient déjà au Canada remet en question la définition de l’aspect humanitaire de cette initiative.
Le Québec a choisi de ne pas participer à cette nouvelle voie d’accès, malgré les annonces du gouvernement fédéral. En mars, le premier ministre François Legault avait déclaré que le Québec avait déjà fait sa part en accueillant 40 000 personnes par le chemin Roxham en 2022.
La politique d’intérêt public permettant l’admission des 11 000 Colombiens, Vénézuéliens et Haïtiens n’est pas encore en vigueur, et les demandes ne peuvent pas encore être déposées. Les détails sur le processus restent flous, notamment en ce qui concerne la situation des migrants actuellement aux États-Unis.
En résumé, le Canada s’engage à accueillir 15 000 personnes en échange de la fermeture du chemin Roxham, mais des questions subsistent quant à l’inclusion de travailleurs temporaires parmi les bénéficiaires et à la nature humanitaire de cette initiative. Le Québec a choisi de ne pas participer à cette nouvelle voie d’accès, affirmant avoir déjà accueilli un nombre important de migrants.