La corruption continue de dominer la scène politique en Haïti, triomphant une fois de plus des idéaux de transparence et de bonne gouvernance. Le Premier ministre Garry Conille, qui a eu l’audace de demander la démission de trois conseillers présidentiels impliqués dans des affaires de corruption, se trouve aujourd’hui au bord de la destitution. Un arrêté a été pris pour le remplacer par Alix Didier Fils-Aimé, une décision qui pourrait être mise en œuvre dans les prochains jours.
Cette situation met en évidence l’isolement de Garry Conille face à des conseillers présidentiels corrompus. Bien que Garry Conille ait demandé la démission des trois personnes incriminées, celles-ci ont réussi à se regrouper pour faire tomber le Premier ministre et conserver leur pouvoir. Le renversement du Premier ministre est susceptible de constituer une nouvelle victoire pour la corruption, en consolidant son emprise sur les institutions de l’État.
L’intégrité en Haïti apparaît de plus en plus comme une illusion, sacrifiée sur l’autel des intérêts personnels et du clientélisme politique. Le limogeage imminent de Garry Conille montre que, dans un Etat où l’impunité est omniprésente, les efforts pour instaurer une gouvernance honnête sont voués à l’échec. Ce cycle de corruption institutionnalisée envoie un message inquiétant : en Haïti, l’intégrité reste une lutte solitaire, souvent écrasée par les intérêts des élites dirigeantes.