Dans une lettre adressée au Parquet de Port-au-Prince le 16 mai 2025, l’avocat de Stéphane Vincent, Me Guerby Blaise, a exigé des autorités judiciaires qu’elles garantissent les droits fondamentaux de son client. Cette démarche fait suite à un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) qui recommande des poursuites judiciaires à l’encontre de M. Vincent pour corruption présumée à la tête de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration.
Me Blaise demande au procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Frantz Monclair, de ne pas engager de poursuites et de ne pas renvoyer l’affaire au cabinet d’instruction sans que la défense ait été dûment informée des charges précises pesant sur son client. Il fait valoir que la nature et la cause des charges potentielles doivent être communiquées à l’avance, conformément aux principes d’un procès équitable.
« Il est impératif que la procédure respecte les droits de la défense », a souligné Me Blaise dans sa lettre, rappelant que tous les accusés ont le droit de connaître les charges retenues contre eux avant d’être traduits devant les tribunaux. Pour l’avocat, tout processus judiciaire mené sans transparence constituerait une grave violation des garanties constitutionnelles.
Le rapport de l’ULCC, déjà publié, met en cause la gestion du Département de l’Immigration et de l’Emigration par Stéphane Vincent. Des soupçons de détournement de fonds publics et d’abus de fonction font partie des éléments soulevés par l’institution anti-corruption.
Cette affaire, qui mêle des questions judiciaires à des questions de gouvernance publique, pourrait relancer le débat sur l’efficacité du système judiciaire haïtien et la protection des droits fondamentaux des personnes impliquées. Pour l’instant, le Parquet n’a pas encore réagi officiellement à la demande de Me Guerby Blaise.