Le 20 mai 2025, lors d’une audition au Sénat américain, le secrétaire d’État Marco Rubio a exhorté l’Organisation des États américains (OEA) à jouer un rôle plus actif dans la résolution de la crise en Haïti. Il a appelé à la formation d’une nouvelle mission multinationale composée de pays membres de l’OEA, visant à répondre rapidement aux crises sécuritaires et humanitaires qui affligent le pays. Rubio a averti que si aucune mesure n’était prise, Haïti pourrait sombrer dans une catastrophe majeure.
Cette déclaration intervient alors que la situation en Haïti se détériore rapidement. Des bandes armées contrôlent désormais une grande partie de la capitale, Port-au-Prince, et les institutions de l’État sont gravement affaiblies. La police nationale haïtienne (PNH), confrontée à des ressources limitées, s’efforce de contenir la violence croissante.  
Rubio a souligné que la solution ne réside pas dans une intervention militaire américaine, mais dans une collaboration renforcée avec les partenaires internationaux, en particulier dans l’hémisphère occidental. Il a insisté sur la nécessité d’établir une stabilité sécuritaire de base, condition préalable à toute transition politique légitime et à la tenue d’élections crédibles. 
Parallèlement, l’administration américaine a récemment suspendu une partie de son financement à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMSS) en Haïti, gelant 13,3 millions de dollars sur les 15 millions alloués. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une révision plus large de l’aide étrangère par l’administration Trump. L’ambassade des États-Unis en Haïti a toutefois précisé que cette suspension ne concerne qu’une fraction du financement, et que des dérogations ont été approuvées pour débloquer 40,7 millions de dollars en faveur de la PNH et de la MMSS.  
La communauté internationale, et l’OEA en particulier, est désormais confrontée à un choix crucial : renforcer son engagement en faveur de la stabilisation d’Haïti ou risquer de voir la crise s’aggraver, avec des répercussions potentielles sur l’ensemble de la région.
Face à cette situation, Rubio a également critiqué l’irresponsabilité des dirigeants haïtiens, les exhortant à assumer pleinement leurs responsabilités pour sortir le pays de la crise. Il a appelé à une gouvernance transparente et à des réformes économiques durables pour reconstruire un État qui fonctionne.