L’exhortation du chargé d’affaires américain Henry T. Wooster, samedi 4 octobre, ne laisse guère de place à l’ambiguïté : Haïti doit cesser de temporiser et avancer concrètement vers la fin de la transition. « Les postes politiques ne sont pas à vie », a-t-il martelé, comme pour signifier que la patience des partenaires internationaux touche à sa limite.
Cette déclaration traduit l’exaspération d’une communauté internationale qui soutient encore, financièrement et politiquement, un processus de transition perçu comme lent et indécis.
Pendant que le président du CPT voyage pour Japon, la crise intérieure s’aggrave : les gangs continuent de terroriser la population, les institutions restent paralysées, et la lassitude citoyenne se mue en désespoir.
L’adoption récente par le Conseil de sécurité de la résolution créant la Force de répression des gangs (FRG), composée de 5 500 soldats, constitue un tournant. Soutenue par Washington, cette initiative vise à restaurer un minimum de sécurité avant toute perspective électorale. Mais là encore, rien ne garantit le succès sans une volonté politique claire à Port-au-Prince. Le CPT n’a pas encore offert au peuple haïtien un calendrier crédible pour des élections générales.
Le voyage de Laurent Saint-Cyr peut être perçu comme une fuite vers l’extérieur. Le coordonnateur peine à convaincre ses interlocuteurs étrangers que le processus de transition est réel, mesurable et irréversible.
Les appels de Washington risquent de se transformer en pressions plus directes, voire en retrait de soutien.
Le CPT doit présenter sans délai un calendrier précis, engageant, et conforme à la promesse faite à un peuple qui attend, depuis trop longtemps, le retour à une vie politique normale.