Plongée dans la tourmente d’un rapport accablant de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), la ministre des Sports, Niola Lynn Sarah Dévalis Octavius, tente de reprendre la main. Accusée de gestion douteuse des dix millions de gourdes allouées aux commémorations de la bataille de Vertières, elle a préféré publier un contre-rapport plutôt que de faire face à la justice.
Réalisé par son cabinet, le document prétend apporter des clarifications juridiques, méthodologiques et techniques. Selon la ministre, il s’agit d’un effort de transparence face à ce qu’elle considère comme des « interprétations hâtives » du rapport officiel. Mais en réalité, cette démarche publique soulève de nombreuses questions sur ses véritables intentions.
Pour de nombreux observateurs, cette sortie n’a rien à voir avec la responsabilité. Elle ressemble davantage à une manœuvre politique visant à détourner l’attention de l’opinion publique, à un moment où la pression judiciaire se fait de plus en plus forte. D’autant plus que l’ULCC, dans ses conclusions, a expressément recommandé la mise en mouvement de l’action publique.
Amie proche de Régine Abraham, Niola Lynn Sarah Dévalis Octavius semble bénéficier d’un réseau de soutien politique qui l’encourage à se défendre dans les médias plutôt que devant les tribunaux. Une stratégie risquée, selon certains analystes, dans un pays où la lutte contre la corruption reste plus un vœu pieux qu’une réalité institutionnelle.
En définitive, cette affaire soulève une question cruciale : le contre-rapport de la ministre traduit-il une réelle volonté de transparence ou un refus déguisé de rendre des comptes ? Dans un État affaibli par la dilapidation des fonds publics, la confiance des citoyens ne peut être restaurée sans justice et sans vérité.