Mercredi, lors de sa présence au sommet de la Communauté des Caraïbes (Caricom), le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a insisté sur la nécessité d’agir rapidement en Haïti.
Le pays le plus défavorisé de la région, Haïti, fait face à une crise humanitaire persistante, exacerbée par la menace constante des gangs qui exercent leur contrôle sur de vastes étendues de son territoire. Les récentes manifestations, exigeant le départ du Premier ministre Ariel Henry, viennent s’ajouter à cette instabilité.
Lors de son discours devant l’assemblée plénière du sommet à Georgetown, Lula a insisté sur la nécessité d’intervenir rapidement en Haïti pour soulager les souffrances d’une population dévastée par la tragédie.
Plus tôt, le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a annoncé que M. Henry avait consenti à une « partage du pouvoir » avec l’opposition, dans le but de faciliter la tenue d’élections dans un délai d’un an.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, M. Henry est à la tête d’Haïti. Conformément à un accord conclu en décembre 2022, il était censé remettre le pouvoir le 7 février.
M. Browne a informé les journalistes que « Nous avons fait des progrès significatifs ». Lors d’une réunion « difficile » avec d’autres leaders de la Caricom, M. Henry a promis de jouer le rôle d’un intermédiaire impartial et de partager le pouvoir.
M. Henry a déjà pris un tel engagement par le passé, notamment lors d’un discours commémorant le 220e anniversaire de l’indépendance d’Haïti. Cependant, malgré plusieurs tentatives de médiation, un accord politique concret avec l’opposition tarde à se concrétiser.
« L’opposition se mobilise […], il suffit que le gouvernement se ressaisisse, se réunisse et finalise les détails. Je suis convaincu que cela peut être réalisé rapidement », a déclaré M. Browne.
« Il ne s’agit pas seulement de former un gouvernement intérimaire de partage du pouvoir pour diriger Haïti, mais aussi de renforcer les institutions, de restaurer le processus électoral et les institutions démocratiques, tout en fixant une date précise, peut-être dans les douze prochains mois, pour les élections présidentielles », a-t-il ajouté.
Haïti attend également le déploiement d’une force multinationale pour soutenir sa police épuisée dans la lutte contre les gangs. Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé en octobre une mission qui devait être dirigée par le Kenya, mais qui a rencontré des obstacles judiciaires à Nairobi.