La Police Nationale d’Haïti (PNH) intensifie sa lutte contre l’insécurité. Mardi 3 décembre, elle a publié sur Facebook les noms et photos de trois individus recherchés, dont Louissaint Jean Max, alias Ralph Laurent. Ce dernier, un influenceur, est accusé d’offrir une tribune à des chefs de gangs via des débats publics, une pratique qui divise la population.
Depuis quelque temps, certains influenceurs et médias permettent aux chefs de gangs de s’exprimer publiquement. Si cela est parfois présenté comme un effort de médiation, ces interventions donnent à ces criminels une tribune pour justifier leurs actes, ce qui inquiète de nombreux observateurs.
Louissaint Jean Max est particulièrement critiqué pour son rôle présumé dans la légitimation du discours des gangs, ce qui pourrait exacerber la violence dans certaines régions.
La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) prend ces pratiques au sérieux. En qualifiant ces influenceurs de « vautours », la PNH dénonce un comportement qu’elle considère comme une menace pour la sécurité nationale. Cette prise de position marque un tournant dans la stratégie de communication de la PNH qui cherche à mobiliser la population contre ces dérives.
Les réactions à cette initiative sont diverses. Certains soutiennent la démarche de la PNH, y voyant un effort de rétablissement de l’ordre. D’autres dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et à la présomption d’innocence, craignant une utilisation abusive des réseaux sociaux pour discréditer des personnalités.
Ces événements soulignent l’urgence de débattre du rôle des influenceurs et des médias dans une société en crise. Si la liberté d’expression reste un droit fondamental, elle ne doit pas servir de prétexte à des actes qui affaiblissent encore plus un pays déjà vulnérable.
La chasse aux « vautours » lancée par la PNH sera un test de sa capacité à rétablir l’ordre, dans un contexte de tension et d’incertitude.