Le maire de Dajabón, une ville située à la frontière avec la République dominicaine, a lancé un ultimatum aux ressortissants haïtiens vivant illégalement sur son territoire. Dans une déclaration publique, Santiago Riverón a annoncé qu’ils avaient cinq jours pour quitter les maisons qu’ils occupent illégalement.
Le maire n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a évoqué les mesures qui pourraient être prises à l’issue de ce délai. « Nous allons les faire partir comme ils le souhaitent, par des moyens honnêtes ou illicites », a-t-il déclaré, suscitant l’indignation générale en Haïti et parmi les organisations de défense des droits de l’homme.
Ce coup d’éclat s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes entre la République dominicaine et Haïti, notamment sur les questions migratoires. Depuis plusieurs mois, les autorités dominicaines multiplient les opérations d’expulsion et les discours hostiles à l’égard des Haïtiens vivant de l’autre côté de la frontière.
Des voix s’élèvent pour dénoncer la portée xénophobe des propos du maire Riverón et pour appeler les autorités dominicaines à respecter les conventions internationales sur le traitement des migrants. En Haïti, certains responsables politiques appellent à une réponse diplomatique à ce qu’ils qualifient de provocation.
Pour l’instant, aucune mesure concrète n’a été annoncée par le gouvernement dominicain pour encadrer ou désavouer les propos du maire de Dajabón. Cependant, la situation reste tendue à la frontière et la peur grandit parmi les communautés haïtiennes vivant dans la région.