Alors qu’Haïti traverse une crise multiforme affectant toutes les sphères de la société, la question d’une information fiable, responsable et sécurisée revêt une importance cruciale. C’est dans ce contexte que le Bureau des Affaires Publiques de l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti a organisé le jeudi 10 avril une rencontre virtuelle avec une cinquantaine de journalistes, principalement des départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Nord-Ouest.
Le thème central de l’échange était » Informer en temps de crise » et visait à susciter une réflexion collective sur les défis auxquels sont confrontés les professionnels des médias lorsqu’ils doivent exercer leur métier dans des conditions marquées par l’insécurité, la polarisation de l’information et la prolifération des » fake news « .
Jean Marc Pulvar, journaliste senior à Radio Caraïbes Internationale, était l’orateur principal de cet événement. Dans une présentation à la fois claire et engageante, il a insisté sur l’absolue nécessité de vérifier et de recouper les informations avant leur publication. Selon lui, cette rigueur professionnelle est essentielle pour lutter contre les excès de la désinformation, qui prend souvent de l’ampleur dans les situations de crise et peut exacerber des situations déjà précaires.
« Le rôle du journaliste est de faire la lumière, pas de brouiller les pistes. En temps de crise, chaque mot compte, chaque information mal transmise peut avoir de graves conséquences », a prévenu Jean Marc Pulvar, appelant à un journalisme basé sur l’éthique, la responsabilité et le respect des faits.
La sécurité des journalistes, souvent exposés à des risques physiques, psychologiques ou numériques lorsqu’ils couvrent des événements sensibles, a également été abordée lors de la réunion. M. Pulvar a salué le courage de ceux qui continuent à exercer leur métier malgré les menaces, tout en soulignant l’importance de la prudence, de la solidarité entre collègues et du respect des procédures de protection.
Jean Marc Pulvar a également insisté sur la responsabilité sociale des journalistes, qu’il considère comme des agents essentiels du changement dans une société. « Informer, c’est servir l’intérêt général. Cela demande du courage, mais aussi de la méthode et de la lucidité », a-t-il affirmé.
Enfin, il a rappelé l’existence en Haïti d’un cadre légal régissant la liberté de la presse et a encouragé les professionnels à en prendre connaissance afin de mieux défendre leurs droits dans l’exercice de leurs fonctions.
Cette activité s’inscrit dans une série d’initiatives de l’ambassade visant à soutenir la liberté de la presse et à renforcer les capacités des journalistes haïtiens, en particulier dans un contexte où les menaces contre l’information libre et indépendante se multiplient.
A l’issue de la réunion, plusieurs participants ont salué la pertinence du thème et exprimé le souhait que ce type de formation soit multiplié, afin de créer des espaces de dialogue et de formation continue pour les professionnels de l’information dans tout le pays.
