La situation en Haïti devient de plus en plus préoccupante. Depuis janvier 2025, plus de 1,3 million de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile en raison des violences. Plus de 2 600 personnes ont été tuées en cinq mois, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).
Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, s’est déclaré « horrifié » par la violence, qui s’est étendue au-delà de Port-au-Prince à d’autres régions. Il s’inquiète également de l’effet déstabilisateur que cette crise pourrait avoir sur d’autres pays voisins.
Entre le 1er janvier et le 30 mai 2025, l’ONU a enregistré 2 680 morts, dont 54 enfants, 957 blessés et 316 enlèvements. Les bandes armées sont responsables de nombreux crimes : meurtres, viols, enlèvements, recrutement forcé d’enfants… Les scènes de cruauté choquent même les agents de l’ONU.
La violence ne se limite plus à la capitale. A Mirebalais, dans la région du Centre, des gangs ont attaqué la commune, détruit des postes de police et fait évader plus de 500 prisonniers. Le 20 mai, au moins 25 personnes ont été tuées dans le Bas-Artibonite, certaines dans leurs églises ou leurs maisons. Le 30 mai, à Pernier, six membres d’une même famille, dont quatre fillettes, sont tués à leur domicile.
Face à cette situation, la police a lancé plusieurs opérations. Le HCDH rapporte que 1 448 personnes ont été tuées par la police depuis janvier, dont au moins 65 auraient été exécutées illégalement. M. Türk rappelle que les forces de l’ordre doivent respecter les droits de l’homme.
Il dénonce également l’impunité et la corruption, qu’il considère comme les principales causes de la crise actuelle. Il appelle le gouvernement haïtien à agir et la communauté internationale à soutenir le pays, notamment en renforçant la mission de sécurité menée par le Kenya. Enfin, il appelle à l’application stricte de l’embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité.